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Voici ce que font les Archives Nationales:
Afin de rendre plus accessibles les données des archives et s’y retrouver dans les quelque 3 000 linear meters de papier que compte le département, une classification et un inventaire de chaque collection ont été faits. “À l’étage se trouvent les manuscrits français et une partie des anglais. Au bas, les cartes et plans et les imprimés, rapports officiels, etc.”
C’est également pour préserver les documents trop endommagés pour être consultés, jaunis et troués suite aux effets néfastes de la poussière, l’acidité, la chaleur, les champignons, la lumière, l’humidité et les insectes silver fish, qu’intervient la restauration (voir encadré). Patrick commence par détacher une à une les pages du volume qu’il va travailler. Certains documents ont leurs pages numérotées et d’autres non. Afin de ne pas mélanger les pages, la deuxième étape est donc la “pazinasyon.”
Patrick va ensuite tester l’encre utilisée sur le document avant de le plonger dans les différents bains. “À l’époque française et anglaise, les documents étaient rédigés avec de l’encre de Chine. Celle-ci résiste à l’eau et à la désacidification et ne s’effacera pas suite à ces bains.”
Le travail de restauration commence. Le document est mis à tremper dans un premier bain d’eau. Ce bain d’une demi-journée permet d’enlever la poussière accumulée parfois depuis près de 300 ans sur le papier. Ensuite, après avoir mesuré l’acidité du document avec un PH meter, il sera plongé durant une quarantaine de minutes dans un bain d’hydroxyde de calcium. Ce bain permet la désacidification du papier et ainsi d’en freiner la dégradation.
C’est à cette étape que le Silk Chiffon est retiré. Le Silk Chiffon est une technique de restauration qui était utilisée dans les années 40 à 60 pour conserver le papier. “À l’époque, cette technique était considérée comme une technologie de pointe, mais elle s’est avérée quelques années plus tard comme attirant les bêtes à cause de la colle à base de farine servant à boucher les trous du papier endommagé. ” Avant de restaurer les documents, il faut donc enlever le Silk Chiffon des documents.
Après ce bain de désacidification, le document est passé à nouveau dans un bain d’eau afin de le rincer. Le document est alors placé dans la Restauration machine. Cette machine permet de placer le document sur un plateau dans un bain d’eau et de pâte de papier. Cette pâte de papier est fabriquée à l’aide de deux papiers à base de coton et de fibre, venus directement de Chine.
Lorsque l’eau est drainée, elle entraîne avec elle la pâte qui vient se poser uniquement dans les trous du papier. Cette pâte de papier est teinte avec des graines d’hêtre, importées de Chine aussi, pour être le plus proche possible de la couleur un peu jaunâtre des manuscrits.
Après cette opération, le document est placé dans la presse. “La pâte qui est venue boucher les trous n’a pas la même épaisseur que le papier d’origine. La presse permet d’uniformiser l’épaisseur. ”
Le document est mis à sécher dans les dry racks, mais en séchant, il va gondoler. Il est alors remis dans la presse, jusqu’à ce qu’il devienne plat. La finition du travail est alors de lui “donner une bonne présentation”, c’est-à-dire que Patrick va minutieusement couper les rebords au cutter. Ça y est, ce vieux document fragilisé par l’âge, jauni et troué est restauré !
La restauration de la peinture d'un fergie est plus à ma portée et encore!
A+

« Celui qui se perd dans sa passion a moins à perdre que celui qui perd sa passion »
St Augustin.